A l’occasion de l’Aïd, les familles tunisiennes avaient l’habitude de préparer chez elles différents types de pâtisseries traditionnelles telles que la «ghrayba», «le makroudh», le «kaâk il warka» et la fameuse «baklawa»…
Certaines préfèrent préparer ces petits gâteaux chez elles à l’ancienne et d’autres ont opté pour des commandes prêtes de chez des pâtisseries spécialisées nommées généralement «Madame X» ou «Madame Y».
Lors de notre visite dans une des chaînes de pâtisseries les plus célèbres, nous avons remarqué que les prix oscillent entre 44 et 46 dt pour la gamme petits gâteaux aux amandes, entre 64 et 115 dt pour la gamme pistache-pignon et 48 et 58 dt pour la gamme noisettes. Beaucoup de variétés succulentes et de choix de gâteaux orientaux raffinés mais certainement à des prix pas à la portée de tout le monde.
En faisant un petit tour dans les magasins commercialisant les ingrédients nécessaires à la préparation des gâteaux de l’Aïd, et passant par le rayon des fruits secs, nous avons remarqué une hausse considérable des prix de ces derniers. En effet, les prix des amandes oscillent entre 38 et 42 dt le kg selon la provenance et la qualité, celui des noisettes s’élève à 45 dinars le kg, les pistaches sont écoulées à 69 dinars le kilo. La palme du prix le plus élevé revient aux pignons qui atteignent les 130 dinars le kilo.
Des prix choquants pour le simple citoyen qui ne pense plus à ce luxe ou du moins il réduit les quantités achetées à quelques centaines de grammes juste pour ne pas priver sa famille de ces traditions.
«Les prix des fruits secs sont de plus en plus élevés ! Franchement, je n’ai pris que 500 grammes d’amandes que je vais broyer moi-même et les mélanger avec des cacahuètes pour préparer des «baklawa» fait maison pour mes enfants! Enfin, c’est mieux que rien !» , avouait une femme âgée d’une cinquantaine d’années, patientant dans une longue file d’attente devant la caisse.
Un contrôle omniprésent
D’un autre côté, la consommation des sucreries augmente au cours du mois du Ramadan et atteint son apothéose le jour de l’Aïd.
Par conséquent, le respect des conditions d’hygiène dans les pâtisseries est le premier sujet auquel nous pensons. C’est pourquoi nous avons contacté la direction régionale de la santé de Bizerte qui nous a donné quelques chiffres concernant le contrôle dans la région.
Seize, dix-sept et vingt et un sont le nombre des pâtisseries qui ont été contrôlées respectivement durant la première, la deuxième et la troisième semaines du mois saint selon notre source.
Les avertissements attribués étaient au nombre de cinq répartis sur les trois semaines. Quant aux types d’infractions, nous avons posé la question au responsable qui nous a répondu comme suit : «Les infractions les plus fréquentes se rapportent à la mauvaise conservation des produits de base, soit à une température non adéquate, soit dans des ustensiles et des boîtes non adaptés. Il y a aussi la congélation du gâteau qui est strictement interdite par la loi, en plus de l’utilisation de colorants non alimentaires surtout pour les petites variétés de pâtisseries traditionnelles de l’Aïd…».
Il faut noter qu’il y a treize groupes de contrôle dans la région de Bizerte qui réalisent un travail colossal avec une fréquence de trois visites par jour pour pouvoir cibler le maximum de magasins toutes activités confondues, et ce, malgré les agressions verbales et même physiques qu’ils peuvent subir de la part de certains commerçants, surtout quand il s’agit d’agents féminins. «J’ai failli être battue pendant une visite au marché durant la première semaine du mois de Ramadan !», témoigne un agent de contrôle économique à la direction régionale de la santé.
Il faut avouer que les directions spécifiques du contrôle font le nécessaire, toutefois, le citoyen, lui aussi, doit être vigilant en évitant les points de vente louches qui affichent des prix intéressants.
D’autre part, nous savons tous que nos fêtes en Tunisie sont nombreuses : réveillons, mouled, Ramadan, Aïd…avec toujours des traditions culinaires spécifiques, ce qui alourdit l’ardoise du simple fonctionnaire qui n’arrive plus à joindre les deux bouts, surtout avec la hausse des prix et la conjoncture économique qui devient de plus en plus difficile. Cela dit, il doit gérer son budget selon ses besoins réels respectant ainsi sa capacité d’achat et limitant par conséquent le gaspillage.